Pour s’y rendre: soit avec son propre bateau ou lors d’une croisière, soit avec un caÏque au départ de Mykonos (départs entre 8h et 10h et retour vers 12h30. Le site est ouvert de 8h30 à 14h30. Pour bien profiter de l’excursion, allez-y le plus tôt possible;la traversée dure environ 45 min.). En principe, Délos se visite tous les jours, mais durant l’été 1989, le site était fermé le lundi sur décision des gardiens. En aout, il arrive que le meltem, le vent de la mer Egée, soit si fort que les bateaux n’assurent pas la liaison. On n’oubliera pas de comparer les prix avant d’embarquer, certains sont très concurrentiels!
La visite peut se faire seul, avec les informations suivantes et l’achat d’un plan du site. Comptez environ trois heures pour faire le circuit; on pourra également suivre un guide. On ne peut dormir à Délos à moins d’être archéologue. Il est recommandé d’emporter une bouteille d’eau, de se couvrir la tête d’un chapeau qui ne s’envole pas au premier coup de vent et qui protège efficacement du soleil, et de mettre de bonnes chaussures de marche.
Délos connut une extraordinaire célébrité dans le monde antique, du fait qu’elle vit la naissance du plus beau des dieux, Apollon. Léto, qui avait été aimée par Zeus, était poursuivie par la jalouse Héra qui l’empêchait de trouver un lieu pour accoucher. Léto supplia l’Île d’Ortygie, Île errante, de l’accueillir, et lui promit en échange la prospérité et les honneurs. Après neuf jours et neuf nuits de souffrances, Iris, la messagère des dieux, fut envoyée auprès d’Héra et lui demanda de libérer Ilithye, la déesse préposée aux accouchements.
Léto mit au monde des jumeaux, Artémis et Apollon. L’Île fut alors fixée au centre du monde grec et reçut le nom de la « Brillante». Zeus offrit à son fils une lyre et un char attelé de cygnes, qui le conduisirent, après un séjour chez les Hyperboréens (peuple mythique vivant dans un pays du Nord), à Delphes.
L’Île, bien qu’aride et très ventée, devint un centre politique et commercial de première importance, témoin ces riches demeures ornées de mosaïques. Classée parmi les trois plus grands sanctuaires grecs, avec Delphes et Olympie, elle attirait de nombreux pèlerins lors de grandes fêtes religieuses, les Delia, organisées par les Athéniens tous les quatre ans au mois de mai.
Le quartier des sanctuaires
En quittant le quai, prenez en face vers l’agora des Compétaliastes. A l’époque romaine, les esclaves et les affranchis y honoraient les divinités protectrices des carrefours, les Lares compitales. Prenez un peu plus loin vers la gauche en direction du sanctuaire. Des portiques – dus à Philippe V de Macédoine, à gauche et, aux rois de Pergame, à droite – bordent la voie des Processions, le long de laquelle on voit des bases d’autels et de statues.
Après avoir franchi les marches des propylées, on remarque sur la droite, contre les restes d’un édifice religieux construit par les Naxiens, la base d’une statue colossale d’Apollon qui devait mesurer 8 m de haut (dont des fragments sont visibles derrière l’Artémision, un peu plus loin). Tandis qu’à gauche, une base circulaire supportait un palmier en bronze, érigé en 417 av. J .-c., par Nicias, stratège athénien, qui voulait ainsi rappeler le palmier au pied duquel Léto avait accouché. A l’autre extrémité de la place, sur la droite, trois temples étaient dédiés à Apollon; devant l’un d’eux, il reste une base ornée de rosaces et de bucrânes (têtes de boeus).
A l’écart, sur la gauche, le sanctuaire d’Artémis (ou Artémision) fut édifié au Ile s. av. J.-C. Le soubassement en granit supporte des fragments de colonnes. Revenez vers la voie sacrée, pour suivre au-delà le portique d’Antigone Gonatas, long de 120 m; il comportait une double galerie partagée par une rangée de colonnes, et était précédé de deux files de statues, dont il subsiste les bases. Tout au bout, le sanctuaire de Dionysos conserve deux monuments en forme de phallus; puis sur la gauche,
on passe devant la très ancienne fontaine Minoé (VIe s. av. J .-c.) En revenant vers la voie sacrée, on observe, sur la droite, l’agora des Italiens: quatre galeries entouraient une esplanade carrée. Tournez à droite, pour passer entre l’agora et le temple de Léto.
La terrasse des Lions
Au-delà des sanctuaires, on parvient dans un quartier d’habitation où se trouve la célèbre terrasse des Lions. Au VIle s. av.J .-c., les habitants de Naxos offrirent, entre autres, neuf lions en marbre de Naxos qui furent placés en rang sur la terrasse, face au lac sacré. Seuls cinq d’entre eux sont encore en place;un sixième fut emporté au XVIIe s. par les Vénitiens qui l’ont placé à l’entrée de l’arsenal à Venise. Le lac sacré fut asséché au début du siècle, mais son emplacement se distingue encore facilement.
Sur la colline, on verra les restes de plusieurs maisons de négociants, datées de l’époque hellénistique. Leurs pavements de mosaïques représentent des motifs variés: damier noir et blanc, tritons; en descendant, sur la gauche, ne manquez pas l’atrium de la maison du Lac.
Le musée
Prenez le chemin qui longe le lac sacré pour parvenir au musée.Parmi les découvertes déliennes (les plus belles pièces de sculpture sont à Athènes), on remarquera des statues de Kouros et de Korè d’époque archaïque, des sculptures hellénistiques – dont une belle tête d’Hermès – , des figurines de terre cuite représentant Héra, des vases orientalisant, et des bijoux mycéniens.
Le mont Cynthe
Suivez le sentier qui part vers le mont Cynthe en passant par la terrasse des dieux étrangers, qui comprend des sanctuaires ou les Syriens et les Egyptiens rendaient le culte à leurs divinités.
Les cultes orgiastiques des Syriens firent beaucoup d’adeptes parmi les Grecs. Tandis que, des Egyptiens, on verra la façade du temple d’Isis. Ensuite, l’Héraion est le lieu d’un des plus anciens cultes de l’Île.
Le chemin conduit à gauche vers le sommet du mont Cynthe (113 m), d’ou l’on a une vue spectaculaire sur les ruines et les Îles environnantes.
Le quartier du théâtre
En redescendant, prenez à gauche, vers la mer. Dans ce quartier, de riches marchands édifièrent leurs maisons au IIe s. avant J .-C., dont le plan présente: un couloir d’entrée, une cour à ciel ouvert entourée de portiques, sur laquelle donnent les pièces d’habitation. Les pavements de mosaïques, faits de petits cubes de marbre ou de pierres colorées, forment de somptueux tapis qu’il faut absolument aller voir. Le motif principal donne le nom de la maison. Délos compta alors jusqu’à 20 000 habitants.
La maison des Dauphins (à droite) conserve dans la cour une mosaïque ou des amours chevauchent des dauphins.
La maison des Masques, presque en face, à gauche, est connue pour ses mosaïques figurant Dionysos chevauchant une panthère, des masques de théâtre, et un Silène dansant.
On arrive au théâtre. En face, une belle citerne avec neuf arches. Continuez la descente; sur la droite, la maison du Trident a dans son péristyle des motifs de trident et de dauphin.Au centre de la cour, une citerne souterraine recueillait l’eau de pluie.
Plus bas sur la gauche, entrez dans la maison de Cléopâtre, et presque en face à droite, dans la maison de Dionysos.