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Rhodes

Très proche des côtes d’Asie Mineure, l’Île des Chevaliers (67 000 habitans) est longue de 77 Km et large de 35 Km; du fait de sa latitude, c’est une destination au climat très doux qui en fait un centre de villégiature apprécié été comme hiver. On se rend facilement à Rhodes grâce aux nombreux vols (réguliers ou charters) qui la relient aux principales villes européennes, mais également par les ferries qui viennent du Pirée et les bateaux de croisière.

Si dans la ville moderne, vous rencontrez une clientèle cosmopolite, essentiellement nordique, partout ailleurs vous trouverez des endroits calmes pour des vacances idéales. La plus grande des Îles du Dodécanèse est renommée pour ses vallées verdoyantes et ses collines boisées; elle possède de belles plages de sable sur la côte est, des falaises découpées sur la côte ouest donnant sur une mer saphir, trois sites archéologiques importants: Kamiros, lalyssos et Lindos, et une ville médiévale ou l’on flânera volontiers. Prévoyez de visiter l’Île en plusieurs excursions, étant donné les distances.

La ville de Rhodes

La ville offre deux aspects totalement différents, d’une part, à l’est, une cité médiévale, formée d’un dédale de ruelles pavées de galets et surmontées d’arcs de chevauchement, soutenant les murs en cas de tremblement de terre, cernée de remparts élevés par les chevaliers de Saint-Jean, et d’autre part, au nord et à l’ouest, une ville neuve composée d’hôtels, restaurants et boîtes de nuit et de bâtiments construits par les Italiens à l’époque de Mussolini. A l’extrémité nord de l’Île, un intéressant aquarium renferme des poissons de la Méditerranée.

Si vous le pouvez, commencez la visite de la vieille ville par un tour des remparts (samedi et lundi à 14h45 – horaire qui peut changer – depuis la place du Palais des Grands Maîtres). L’enceinte franque (longue de 4 Km) qui abrite un ensemble de rues et de maisons gothiques admirablement conservées, remonte au XIV siècle ; elle fut plusieurs fois renforcée. Les différentes sections des remparts ou « boulevards» étaient placées sous la responsabilité des différentes « langues» des chevaliers. Ainsi vous passerez successivement par les « boulevards» d’Allemagne, d’Auvergne, d’Espagne, d’Angleterre, de Provence et d’Italie, dont les tours sont ornées des blasons des grands maÎtres. Les fossés sont aujourd’hui plantés d’hibiscus, de lauriers-roses et de bougainvillées.

A l’extrémité du port Mandraki, la place Symi se trouve à la jonction des deux villes, entre les portes de l’Arsenal et de la Liberté. Sur la gauche, les vestiges du temple d’Aphrodite (III siècle Avant J .-C.) Précèdent l’auberge d’Auvergne (1507) dont l’escalier est abrité par une galerie couverte sur la façade.

Sur la droite de la place, le palais de l’Arméria (XIV siècle) ressemble à une forteresse; dans une aile, le musée des Arts décoratifs populaires conserve une collection de costumes, de meubles et de céramiques du Dodécanèse.

Par le passage voûté, on arrive à l’angle de la rue des Chevaliers ( rue Ipoton ) qui suit le tracé de la voie antique qui conduisait du port à l’acropole. Au début de la Tue, sur la gauche, le musée archéologique est aménagé à l’étage de l’hôpital des Chevaliers (XV siècle). Dans la salle des malades, di’,isée en deux nefs, sont rassemblées des pierres tombales du Moyen Age. Les autres pièces sont consacrées à l’Antiquité: collection de sculptures hellénistiques, dont l’Aphrodite pudique (III siècle avant J.-C.) et la statuette en albâtre d’Aphrodite accroupie (1er siècle avant J.-C.).

La rue des Chevaliers, pavée de galets, est bordée des «Auberges des sept langues»: sur la droite, celles d’Italie et de France, puis la chapelle de France (XV siècle) et la maison du chapelain de la langue de France; après le passage voûté, les auberges de Provence, et à gauche d’Espagne. En haut de la rue, après une autre arche, on arrive sur la place du Palais des Grands Maîtres (XIV siècle). Très abîmé lors d’une explosion en 1856, il fut reconstruit en 1939 par les Italiens. L’imposante forteresse renferme une collection de mosaïques d’époques hellénistique et byzantine, figurant Méduse, les neuf Muses, une chasse aux fauves. Vous verrez aussi un moulage du Laocoon, chef d’œuvre de la sculpture rhodienne dont l’original est à Rome. Une section du musée est consacrée à la ville du Moyen Age, mais elle n’est ouverte qu’entre 12h30 et 14h30.

Sur la place du Palais, prenez à gauche la rue Orfeos qui passe devant la tour de l’Horloge (1852); vous entrez dans le quartier turc. La mosquée de Soliman (XVI siècle) a été reconstruite au XIX siècle Son minaret en pierre sert de point de repère lorsqu’on s’enfonce dans les ruelles. De l’autre côté de la rue, la bibliothèque turque, construite en 1794, possède des manuscrits arabes et persans. Poursuivez par la rue Arhelaou, pour voir place Arionos, la mosquée Moustafa et peut-être vous arrêter au hamman (bains chauds de vapeur). Continuez vers l’est, et tournez à gauche dans la rue Haghios Fanourios, puis à droite dans la rue Socratous, bordée de boutiques de souvenirs. Les marchands proposent des bijoux, des poteries et des broderies, mais la qualité fait souvent défaut. Juste avant la place Ipokratous, vous pourrez bifurquer sur la droite pour flâner dans le bazar. Enfin, revenez au point de départ de cette promenade, en prenant la rue Ermou qui part de la place Ipokratous.

Dans le reste de la ville, vous verrez au hasard de vos flâneries, des moulins, des églises byzantines, des mosquées et des maisons aux cours fleuries.

De la ville antique, il reste quelques vestiges sur J’acropole, appelée aujourd’hui mont Smith, du nom de l’amiral anglais Sydney Smith qui surveilla de cet endroit la flotte napoléonienne.

 La cote est

Plus abritée du vent ouest la côte ouest, c’est là que vous trouverez les plus belles plages de stable à Kallithéa, Falikari, Kolimbia, Tsambikas et Lindos.

Au-delà de Kallithéa, ancienne station thermale, vous pourrez bifurquer vers le mont Tsambikas (551 m), en haut duquel est construit un petit monastère. Panorama superbe.

Sur la côte, arrêtez-vous à Archangélos (32 Km), dominé par un château des chevaliers de Saint-Jean, puis à Haraki (37 Km) d’ou l’on monte en 3/4h par un sentier au château de Faraklos; de cette vaste forteresse dont il ne reste que des pans de murs, vous aurez un beau point de vue, au sud, sur Lindos.

Lindos (50 Km), l’un des endroits les plus touristiques de l’Île avec la vieille ville de Rhodes, est dominé par une forteresse construite à l’emplacement de l’acropole antique. Les rues du village sont pavées de galets blancs et gris; les maisons blanches ont conservé leur décoration sculptée sur les portes. En montant, on remarque après l’entrée trois citernes et un bas-relief figurant la proue d’un navire, qui servait de socle à la statue du prêtre de Poséidon. En haut des escaliers se trouvent les bâtiments du palais et la chapelle gothique; par le passage voûté sur la gauche, on accède à l’acropole: 20 colonnes doriques marquent l’emplacement du portique; l’escalier monumental conduit aux propylées; ensuite, on voit le petit sanctuaire d’Athéna Lindia. En redescendant dans le village, faites un détour jusqu’à l’église de la Panaghia (fin XV siècle), dont le clocher est orné des armes de Pierre d’Aubusson, et l’intérieur de fresques du XVIII siècle

A l’intérieur des terres, 19 Km au-delà de Lindos, le village d’AskIipii6 est construit sur les hauteurs; il possède encore des maisons anciennes, une forteresse et une église de la Dormition de la Vierge au bel ensemble de fresques.

La cote ouest

A 13 Km, l’ancienne Ialyssos (aujourd’hui Filerimos) était l’une des cités qui fonda Lindos, Kamiros et la ville de Rhodes. Un chemin bordé de cyprès conduit au site archéologique. A droite de l’entrée, un escalier descend à la fontaine antique ornée de quatre mufles de lion. Le monastère et l’église des Chevaliers furent construits au XIV s. sur le site d’un temple dédie. Athéna. Sur la droite de l’église, on remarque l’emplacement des – fonts baptismaux. Au bout du sentier à droite de la chapelle qui mène à l’extrémité du site, vous verrez les ruines d’un château byzantin.

Tandis qu’à gauche de l’entrée, la chapelle Haghios Georgios est ornée de fresques des XIV et XV siècle

La vallée de Petaloudès (vallée des Papillons; 25 Km), à l’intérieur des terres, constitue le but d’une jolie excursion que l’on ne manquera pas de faire de juin à septembre. Des milliers de papillons vivent dans cet étroit vallon d’un kilomètre de long, à la végétation luxuriante, agrémenté de cascades.

Kamiros (33 Km) est l’une des trois cités antiques qui furent florissantes surtout aux VI et V siècle avant J .-C. Le site est très parlant: sur la droite en entrant, vous verrez les ruines d’un temple, alors que le quartier d’habitation se trouve surtout sur la gauche. Les murs des maisons, les pavements des rues, les réservoirs datent, comme le long portique, en haut de la colline, du III siècle avant J .-c. Derrière se trouvait un temple dédié à Athéna.

Au petit port de Kamirou Skala (46 Km), vous pourrez manger des poissons frais et visiter le château des chevaliers de SaintJean, dont les murs portent les armes d’Aimery d’Ambroise (vers 1500). La route passe ensuite par un village bâti en amphithéâtre, Kriünia. Bifurquez vers Embonas qui est connu pour ses spectacles de danses traditionnelles.

Toujours le long de la côte, Monolithos est un château médiéval sur un rocher escarpé à 2 Km à l’ouest du village.

De là, on pourra accéder à la côte est, en passant par la forêt de pins et de cedres de Profitis Ilias.

RENSEIGNEMENTS UTILES

Code téléphonique: 0241.

Office du tourisme: place Rimini, tél.: 35-945.

Aéroport à 16 km; plusieurs vols quotidiens depuis Athenes; liaisons avec Iraklion en Crete, Kastelorizo, Kos, Karpathos, Mykonos, Mytilene, Paros, Thessalonique et Santorin; tél.: 91-771. Sans compter les vols directs vers les principales villes européennes.

Consulat de Belgique: Mediterranean Hôtel, tél.: 24-661.

Ferries: depuis Le Pirée (20h) via les Cyclades ou via Patmos et Kos. Liaisons avec les Îles du Dodécanese en hydrofoil. Excursions pour Symi.

Gare routière: place Rimini. Les bus desservent la plupart des localités le long des côtes.

Police touristique: rue Dodekanissiou, tél.: 27-423.

Police du port: tél.: 27-695.

Son et lumière: d’avril à octobre, dans le jardin municipal.

Un peu d’histoire

Le nom de Rhodes que certains font dériver du grec rhodon, rose, viendrait pour d’autres du nom de la nymphe Rhoda aimée du Soleil, Hélios.

A l’époque classique, l’fie connut son apogée. Ses trois villes doriennes, Lindos, Ialissos, Kamiros, s’unirent en 408 av. J.-C. pour fonder la ville et le port de Rhodes. Hippodamos de Milet en traça le plan. Rhodes devint alors la première escale commerciale entre l’Egypte, la Phénicie et la Grèce. Elle battit sa propre monnaie; elle mit en place le premier code de droit maritime et elle fut célèbre pour son école de rhétorique. Et elle employa sa richesse à la construction de temples et de sculptures. Au IV » s. av. J.-C., le sculpteur Charès de Lindos réalisa la fonte d’une statue de 32 m de haut, figurant Hélios: ce fut l’une des sept Merveilles du monde antique. Mais elle fut renversée par un tremblement de terre en 227 av. J .-C., et le bronze fut emporté par des pirates sarrazins qui le vendirent à des Syriens au VII » s.

Au Moyen Age, Rhodes fut occupée par les Sarrazins, puis les Génois. Mais ces derniers furent chassés en 1309 par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui construisirent tout autour de l’fie de magnifiques forteresses. Cet ordre de chevalerie avait été fondé en Palestine. D’abord voués à la protection des pèlerins et aux soins des malades, les chevaliers prirent les armes pour défendre la Terre sainte. Chassés par les Ottomans, ils se replièrent sur Chypre en 1291, puis sur Rhodes en ‘1309 et se réfugièrent enf:n à Malte en 1530. L’ordre existe toujours, il est connu sous le nom d’Ordre souverain de Malte. Les membres de l’ordre étaient divisés en trois classes: chevaliers, portant l’habit rouge à croix blanche, aumôniers et frères servants, et étaient répartis en groupes ou « langues» suivant leur région d’origine: Provence, Auvergne, France, Italie, Aragon, Castille, Navarre, Angleterre, Allemagne. Chaque « langue» se réunissait dans une maison ou «auberge».

Les Turcs, en 1522, s’emparèrent à leur tour de Rhodes défendue par Villiers de l’Isle-Adam. Ce n’est qu’en 1912 qu’ils cédèrent la place aux Italiens. Ces derniers ont laissé bien plus de constructions en 30 ans que leurs prédécesseurs en près de quatre siècles: on leur doit notamment la restauration ou la reconstruction d’un certain nombre d’édifices médiévaux, mais également le réseau routier de l’Île.