La « Pompéi historique de la mer Egée »est connue aussi sous les noms de Thera (appellation antique) et de Santorini (déformation de « Santa Irini », sainte Irene, qui remonte à l’époque de l’occupation vénitienne). Lors d’un séjour ou d’une excursion à Santorin, n’hésitez pas à louer un cyclomoteur – mais il est inutile de jouer au casse-cou, vous ne feriez que confirmer que Santorin est la « capitale des accidents». Avec ce type de véhicule ou une voiture, vous profiterez mieux du paysage extraordinaire de cette Île volcanique, car les autobus roulent vite et ne vous conduisent pas partout.
L’arrivée par bateau à Santorin est un choc et offre le spectacle fascinant de naviguer dans la caldeira (cratère) du volcan, d’un diametre de 10 km. Les maisons blanches couronnent les falaises abruptes, tombant à pic dans la mer, formées de couches colorées de pierre ponce, de cendre noire, de lave grise et de lits de scories rougeâtres Pres de Thira, on remarque d’aIlleurs des carrieres de pierre ponce.
Santorin, sur une carte, apparaît comme un croissant, ouvert a l’ouest. A l’origine, l’Île était certainement de forme ronde, ce qui lui avait valu le nom de Strongyte (la Ronde). Aujourd’hui elle est composée d’une Île principale et des Îlots d’Aspronisi. des Kaiménes et de Thérasia; ce paysage est le résultat d’eruptions volcaniques qui ont fractionné l’île montagneuse.
Le chef-lieu
Théra est installé au sommet de la falaise. C’est le principal centre d’activités de l’ile, dont les hôtels, les restaurants, les bijoutiers et les discothèques, sont concentrés autour des ruelles qui conduisent à la promenade le long de la falaise. Dans la partie haute de la ville, le musée archéologique (fermé le lundi) ne présente actuellement qu’une petite partie de ses collections; vous verrez surtout des vases provenant de l’ancienne Théra, et des vases d’époque archaïque à figures noires Le palais Ghizy présente des gravures et des photographies anciennes illustrant l’histoire de l’île, ainsi que quelques meubles Tout près de là, se trouvent la cathédrale catholique dédiée à saint Jean- Baptiste, et un atelier de tapis dans le couvent des dominicaines.
Le sud de l’île
A l’extrémité sud-ouest, Akrotiri a été découverte par l’archéologue grec Spyridon Marinatos La ville minoenne fut enfouie sous la cendre et la pierre ponce lors de l’éruption qui bouleversa l’île vers 1500 avant J.-C. Protégé par un hangar, le site archéologique est très parlant, même si les peintures qui ornaient les maisons sont actuellement déposées au musée national d’Athènes Le visiteur suit le tracé des rues entre les maisons à deux ou trois étages; les encadrements en bois des fenêtres et des portes ont été consolidés avec du ciment; au rez-de-chaussée, on voit encore des fours, des pithoi (grands vases servant au stockage des grains), et des vases peints d’un décor élégant; les appartements se trouvaient à l’étage. Contrairement à Pompéi, ici aucun corps n’a été découvert, la population avait du s’enfuir dès les premières secousses du tremblement de terre.
Par la route intérieure, via Emborio, gagnez la côte est de Santorin. La région est plantée de vignobles qui donnent des vins liquoreux réputés
Ancienne Théra est accessible par une petite route en départ de Kamari (4 Km). Les ruines ont situées au sommet de montagne (350 m) d’ou l’on voit les grandes plages de sable ville fut fondée au IX siècle avant J ,-C mais l’essentiel remonte aux années 300 à 145 avant J.-c. Prévoyez un chapeau une bouteille d’eau
Un sentier passe devant une chapelle byzantine, puis dans un enclos sacré où l’on voit encore un autel et des sculptures figurant l’aigle de Zeus, un lion, et le dauphin de Poséidon. En montant, on parvient à l’agora, bordée à l’entrée par un temple de Dionysos, et par un portique (il reste les bases des colonnes).
A gauche, vous verrez le théâtre. La « Voie sacrée» passe ensuite devant les thermes et mène au temple d’Apollon, puis à la « terrasse », centre religieux ou l’on célébrait des fêtes en l’honneur du dieu. En contrebas, les reste du gymnase.
En sortant du site, on peut prendre (si l’on est à pied) un sentier qui conduit au monastère du prophète Elie (ouvert uniqument lors de la grande fête le 20 juillet), près d’une zone militaire interdite
Les plages de sable noir à perissa et Kamari sont situé au sud est de part et d’autre de la montagne où se trouve Théra. Prenez avec vous une natte de paille et chaussez vous
Les dalles-de pierre volcanique n’ont que deux défauts: elles sont chaudes en dehors de l’eau et glissantes lorsque l’on pénètre dans la mer. L’eau est fraîche et claire. Ou encore rendez-vous à la plage de Monolithos, plus calme et bordée de bonnes tavernes
En revenant vers Thira, on pourra s’arrêter à l’eglise Episkopi Gonias (clé chez la gardienne) au décor de fresque des années 1100; puis au village de Vothonas, creusé dans la Pouzzolane, ou à celui de Pirgos, bâti autour de l’église suivant un schéma concentrique.
Le nord de l’Île
A 10 min à pied du chef-lieu, Phirostephani. est l’endroit idéal pour observer le coucher de soleil. Mais en fin d’après-midi, tout un chacun se rend par la route au joli village d ‘Oia comme en pèlerinage – pour admirer l’astre.
Largement détruites en 1956, les maisons blanchies à la chaux ont été reconstruites dans le style architectural traditionnel qui s’intègre harmonieusement au paysage. Les habitations sont creusées dans la pierre ponce, avec de grandes ouvertures en façade, des pièces voûtées en pierres légères solidifiées par l’emploi d’un mortier de chaux et de terre de Santorin. Elles offrent ainsi une bonne résistance aux secousses sismiquesiècle Du fait de la rareté de l’eau, des citernes apparaissent ici et là pour recueillir l’eau de pluie. Les boutiques de commerce et d’artisanat ouvrent sur les rues principalesiècle
Promenade en bateau
Au départ de Skala – le port de Thira – des caïques vous conduiront aux Kaiménès, « les Îles brûlées », Îlots volcaniques noirs au parfum de soufre. Prévoyez des chaussures de marche et un maillot de bain pour les différentes étapes: à Néa Kaméni, un chemin conduit au sommet du volcan; à Pale. Kaméni, on accède à la côte à la nage dans une eau chaude et gazeuse! Enfin, à Thirasia, d’ou l’on découvre de beaux points de vue sur Santorin, on peut se restaurer au bord de la plage.
RENSEIGNEMENTS UTILES
Code téléphonique: 0286.
Aéroport à 7 km de Thira, deux vols quotidiens pour Athènes, liaisons aussi avec Mykonos, Héraklion et Rhodes; tél. : 31-525.
Ferries: terminus d’une liaison quotidienne avec Le Pirée (I2h), en passant par les Cyclades; et souvent étape pour les bateaux qui relient la Crète (8h) au Pirée. Arrivée au port d’Athinios ou les bus conduisent à Thira- Ville et Perissa.
Les bateaux de croisière accostent à l’ancien port de Thira. Pour monter au chef-lieu: à pied ou à dos de mulet par l’escalier de 587 marches, ou le télécabine offert par une famille d’armateursiècle
Police du port: 25, rue Martiou à Thira, téL: 222-39.
Police touristique: 25, rue Martiou à Thira, tél.: 226-49.
Un peu d’histoire
Prospère dans l’Antiquité, entre 2000 et 1500 avant J .-C., Santorin connut une civilisation proche de celle qui existait alors en Crète: ses habitants employaient l’écriture phénicienne et créèrent une céramique originale. Mais vers 1500 avant J.-C., un tremblement de terre suivi d’une éruption et d’un affaissement de terrain mit un terme à cette brillante période. La mer envahit le volcan, engloutit une partie de l’Île, et le cataclysme eut certainement des répercussions jusqu’en Crète 1 qui n’est qu’à 120 km au sud. Platon assimilera dans sa description de l’Atlantide des éléments historiques réels, tel ce cataclysme survenu à Santorin, à d’autres phénomènes géographiquement et chronologiquement différents, comme le raz de marée qui toucha la Crète après l’éruption. Mais le mythe de la ville disparue n’est pas complètement sans fondement, comme l’ont révélé les fouilles entreprises de 1967 à 1974 par S, Marinatos.
D’autres tremblements de terre ont secoué l’ile: en 236 et en 196 avant J-C., puis en 1573, en 1711, de 1866 à 1868. et enfin en 1956. De ce dernier, on voit encore des maisons en rl’ines à Thira et Ola. Après chaque séisme, on dit que « les maisons se sont assises », pour indiquer qu’elles sont écroulée siècle..
Christianisée au III siècle, Santorin a pour patronne sainte Irène de Thessalonique qui fut martyrisée ici en 304. Au Moyen Age, l’ile appartint aux Vénitiens, et fut divisée en cinq fiefs appartenant à des nobles nommés par le gouverneur. Au XIX siècle, ce fut une époque prospère pour la marine marchande, et quelques maisons d’armateurs à Thira en sont encore les témoin siècle Mais après 1910, les bateaux à vapeur supplantèrent la marine à voile. Aujourd’hui, Santorin connaît un nouvel essor avec le tourisme, grâce à son site, son histoire, ses sites archéologiques et ses plages de sable noir.