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Le site d’Olympie

En venant de Patras (106 Km) par la côte, ou en traversant le Péloponnèse par la nouvelle route qui part de Nauplie et bifurque il Tripoli (190 Km), Olympie est facile d’accès. Le site antique apparaît dans un paysage doux, planté de pins, de peupliers et de platanes; il est bordé par l’Alphée. Même s’il reste malheureusement peu de choses des monuments, il faut compter une bonne demi-journée pour visiter le sanctuaire et le musée.

« Olympie, c’est l’unité de la Grèce, c’est la fraternité des peuples consacrée par les jeux et des prières solennelles, c’est la concorde succédant, quand son heure est venue, aux guerres intestines, et faisant tomber des mains de quelques-uns, au nom de la patrie commune, des armes fratricides.» (Eugène Gandar.) A la différence de Delphes, Olympie apparaît dans une plaine, au pied d’une colline de faible hauteur, le Kronion.

Le sanctuaire et les bâtiments olympiques

Sur la droite en entrant, vous longez d’abord les restes du gymnase: les pistes pour les courses fi pied étaient entourées de portiques couverts.

Deux mythes sont attachés à la fondation des jeux, que l’on verra figurés sur les frontons du temple de Zeus (au musée).

Le roi CEnomaos refusait tous les prétendants venus lui demander la main de sa fille, Hippodamie. En effet, un oracle lui avait prédit qu’il serait tué par son gendre. Aussi les éconduisait-il en concourant avec eux lors d’une course de char. Apres avoir sacrifié un bélier à Zeus, il rattrapait le prétendant avec ses chevaux divins et le tuait.

Mais Hippodamie tomba amoureuse de Pélops qui s’était présenté à son tour. Les jeunes gens soudoyèrent le cocher d’Oenomaos, qui remplaça les chevilles en bronze de l’essieu du char par des chevilles en cire. Celles-ci fondirent pendant la course et le char se brisa. Oenomaos, traîné par ses chevaux, périt, et… Pélops épousa Hippodamie. Ils eurent de nombreux enfants, dont Atrée et Thyeste (voir à Mycenes).

Héracles est alors arrivé à Olympie. Apres avoir tué le roi Augias – ‘dont il avait nettoyé les écuries en détournant le cours de l’Alphée, travail pour lequel Augias avait refusé de donner le prix convenu – Héracles fonda les jeux Olympiques près du sépulcre de Pélops.

Puis vous traversez la palestre : la cour centrale est entourée d’une double colonnade dorique, ou les athlètes s’entraînaient au saut et à la lutte; des salles de repos ou d’onction (on s’enduisait le corps d’huile parfumée) ou de bains donnaient sur les galeries du péristyle.

Continuez tout droit, vous arrivez devant des murs en briques:

C’était l’atelier du sculpteur Phidias (V s. avant J .-c.), ou celui-ci créa la statue d’or et d’ivoire de Zeus. Les archéologues ont retrouvé ici des restes intéressants du matériel de l’artiste. Plus tard, le local fut transformé en église.

Plus au sud: les chambres du vaste hôtel (80 m x 73 m) construit au IV s. avant J.-C. par l’architecte Léonidas de Naxos, ouvraient sur le bassin aménagé dans l’atrium.

Prenez alors vers la gauche, la voie des processions qui longe l’enceinte sacrée du sanctuaire dédié il Zeus; tout cet espace était orné des statues des vainqueurs. Sur la droite, au niveau de l’entrée du temple, les athlètes prêtaient serment dans le bouleutérion.

Le temple de Zeus (V s. avant J.-C.) était un édifice imposant, construit sur un épais soubassement. Il avait la solidité et les proportions un peu lourdes de l’ordre dorique. Mais aujourd’hui, il présente un spectacle étonnant de désordre. Les colonnes en calcaire coquillier ont été renversées par des tremblements de terre; les fragments de l’entablement sont épars sur le sol. Les couleurs vives des décors peints devaient certainement alléger les volumes: les métopes et les frontons sont déposés au musée. Le naos contenait la statue de Zeus, en or et ivoire, réalisée par Phidias dans l’atelier construit à la dimension du temple. Mais d’après les descriptions anciennes, cette sculpture était trop haute (environ 15 m) pour l’édifice et touchait pratiquement le plafond.

Eloignez-vous en biais, vers le nord-est, pour vous rendre sur le stade; on y accède par un passage voûté Sur le sol, vous ne manquerez pas de voir la ligne de départ et d’arrivée des courses, distantes d’un stade, soit 192 m. A l’origine, la ligne d’arrivée était marquée par une colonne tronquée, tandis que des cippes (petites stèles) séparaient les concurrents sur la ligne de départ. 20000 spectateurs pouvaient prendre place sur le talus, dont les gradins ne furent aménages qu’à l’époque romaine. Assistaient aux jeux: Grecs, esclaves et Barbares – mais uniquement des hommes. Le jury se tenait dans la tribune de marbre au sud.

Parallèlement au stade, il y avait un hippodrome long de 600 m et large de 320 m.

Revenant sur vos pas et vers la sortie, vous longez une terrasse (sur la droite) sur laquelle ont été bâtis des « trésors» (sortes de petits temples ou étaient déposés les offrandes aux divinités) offerts par les cites de Cyrène, SeIinonte, Megare, Byzance, Syracuse, etc.; puis un édifice semi-circulaire construit en 160 apr. J .-c. par Herode Atticus, connu aussi pour avoir édifie un odeon à Athènes. Ici il s’agissait d’une fontaine ornée de niches ou avaient été placées des statues des familles de l’empereur Hadrien et d’Herode Atticus.

L’Heraion ou temple d’Hera, bâti vers 600 avant J.-C., est l’un des plus anciens temples doriques connus, et de surcroît, il est bien préservé. Il présente un plan allonge et étroit (6 x 16 colonnes); le peristyle, dont les colonnes à l’origine étaient en bois, repose sur deux assises. C’est dans le naos que fut retrouvée la belle statue d’Hermès (de posée au musée).

Près du temple, un autel dédie à Pélops et une fosse où on lui sacrifiait des béliers sont en cours de fouilles.

Le musée

Situe à l’extrémité du parc de stationnement, à l’oppose du site archéologique, le musée possède des pièces majeures de la statuaire grecque. Dans l’entrée, sur la gauche, voyez une intéressante maquette du site.

Salle centrale: les frontons du temple de Zeus sculptés en marbre de Paros vers 460 avant J.-c. Appartiennent au début du classicisme. Le fronton est (à droite) surmontait l’entrée du temple. Les sculptures en haut-relief figurent la préparation de la course de chars entre Pélops et Oenomaos, présidée par Zeus au centre. A droite de Zeus, on reconnaît Pelops, Hippodamie, le quadrige de Pelops et, dans l’angle, une figure de fleuve. A gauche de Zeus, on voit Oenomaos, son quadrige et, dans l’angle, le fleuve, Alphée. La composition est à la fois pleine de simplicité, de force et d’expressivité des visages. Remarquez l’aspect statique des figures face à l’autre fronton, l’opposition des corps nus des hommes et des draperies féminines. Le fronton ouest (à gauche) représente le combat des Lapithes et des Centaures arbitre par Apollon. Ici, la scène est pleine de mouvement et de passion: au cours des noces de Pirithoos, les Centaures ivres essaient de s’emparer des femmes et des jeunes garçons. La figure d’Apollon domine la scène avec un grand calme. Les douze métopes de la frise du temple de Zeus figurent les travaux d’Heraklès, thème courant de la décoration des temples; le sculpteur a montré l’effort du héros, en construisant ses scènes sur des lignes obliques. La déesse Athéna, qui avait commandé les travaux, apparaît plusieurs fois. On voit à gauche de la porte: Héraklès et le lion de Némée; Héraklès et l’hydre de Lerne; Héraklès apportant à Athéna les oiseaux du lac Stymphale; puis Héraklès et le taureau de Crète; Héraklès et la biche de Cérinye; Héraklès et l’Amazone Hippolyte; et sur le mur opposé: Héraklès apportant à Eurysthée le sanglier d’Erymanthe; Héraklès maîtrisant une des juments de Diomède; Héraklès tuant Géryon;

Puis, Héraklès recevant les pommes d’or du jardin des Hespérides; Héraklès et Cerbère, le chien à trois têtes; Héraklès nettoyant les écuries d’Augias.

Revenez dans le hall et tournez à droite pour voir les œuvres présentées suivant l’ordre chronologique.

Salle 1: un casque en défense de sangliers de l’époque mycénienne et une statuette de cheval en bronze de l’époque géométrique et des morceaux de décor de trépieds. De telles offrandes de bronze des époques géométrique et archaïque ont été retrouvées en grand nombre. Salle 2: belle série de casques et d’éléments d’armures. Salle 3: le fronton du trésor de Mégare figure une lutte des dieux et des géants: une gigantomachie.

Salle 4: La statue de Zeus enlevant Ganymede (vers 470 avant J.-C.) est l’un des rares exemples de statue en terre cuite qui nous soit parvenu, du fait de la fragilité du matériau. Ganymède était un jeune garçon, que l’on disait être le «plus beau des mortels ». Il gardait les troupeaux de son père quand Zeus le remarqua et l’enleva.

Sur l’Olympe, il versait le nectar dans la coupe du maître des dieux. Dans une vitrine, les objets trouvés dans l’atelier de Phidias ont été regroupés. Beaux casques, dont celui de Miltiade, le vainqueur de Marathon, et un casque doré.

Au fond du musée, dans une salle à part, est présenté le célèbre Hermes portant Dionysos enfant. Cette sculpture de Praxitèle (IV s. avant J -C. ; haut: 2,15 m), en marbre de Paros, fut découverte dans le temple d’Héra. Dionysos est le fils de Zeus et de Sémélé; mais celle-ci avait demandé à Zeus de se montrer dans toute sa force: elle en tomba foudroyée! Zeus enleva l’enfant qu’elle portait et le confia à Hermès pour le soustraire à la jalousie d’Héra. Le culte de Dionysos connut une grande faveur à cette époque. Praxitèle est un artiste qui s’intéresse surtout au thème de l’adolescent; ici, il maîtrise parfaitement le modelé, les proportions du corps athlétique. Remarquez l’ondulation des lignes et, nouveauté, l’emploi d’éléments de la nature.

Le musée des jeux Olympiques (sur la route en direction de Pyrgos) intéressera les amoureux du sport; il contient des objets ayant trait aux jeux modernes: médailles, timbres postaux, etc.

Sur la route de Tripoli, un mausolée contient le cœur de Pierre de Coubertin (mort en 1937), le rénovateur des jeux Olympiques modernes en 1896. C’est de l’autel, situé à côté, qu’à chaque Olympiade la flamme olympique est transportée jusqu’à l’endroit ou se déroulent les jeux.

Les jeux Olympiques Le sanctuaire acquit très vite une grande renommée 3 l’époque archalque. Les jeux panhelléniques, cérémonie la plus prestigieuse de la Grèce antique, furent institués officiellement en 776 avant J -c. Cette date servit de point de départ pour mesurer le temps: une olympiade correspondait 3 quatre années.

Les jeux se déroulaient en aoiit et septembre, pendant une trêve sacrée d’un mois: temps ou tous les conflits étaient suspendus entre les cités-Etats. D’ailleurs les représentants des cités venaient 3 Olympie et engageaient des négociations en vue de résoudre leurs différends.

Les jeux proprement dits duraient sept jours. Apres les cérémonies religieuses du premier jour, les épreuves athlétiques duraient cinq jours; seuls des hommes libres grecs pouvaient y participer (aucune femme n’avait accès au sanctuaire, excepté les prêtresses de Déméter). Les athlètes participaient 3 diverses courses sur le stade (une, deux ou six fois la longueur), course en tenue de guerrier, 3 des courses de char, des courses de chevaux montés, mais aussi 3 des épreuves de lutte, de pugilat (sorte de boxe), de pancrace (3 la fois lutte et boxe) et de pentathlon (disque, javelot, course, saut et lutte). Le septième jour, avaient lieu la procession des vainqueurs et un banquet, accompagnés de concerts et de concours poétiques. Les concurrents vainqueurs avaient pour seule récompense une couronne de rameaux d’olivier et l’honneur d’être un héros dans leur cité. L’un d’eux, Théogene de Thassos, remporta 1300 victoires en 22 ans!

Des le JI s. avant J.-C., les jeux tombèrent en désuétude; toutefois, les empereurs romains Néron et Hadrien firent agrandir les bâtiments et bâtirent des thermes. Les derniers jeux eurent lieu en 393, date 3 laquelle ils furent supprimés par Théodose 1er.

RENSEIGNEMENTS UTILES

Code téléphonique: 0624.

Office du tourisme: avenue Kondili, tél.: 23-125.

Gare ferroviaire: à l’ouest de la ville, tél.: 22-599; trains pour pyrgos, Patras et Athènes (7h), et Katakolo (lh).

Gare routière: avenue Kondili ; bus pour pyrgos et Tripoli (4h).

Police touristique: 13, rue Doma, tél.: 22-550.

AUX ENVIRONS

A 37 Km au sud-est, sur la route d’Andristéna, en bifurquant sur la gauche, 2 Km après Platiana, vous arriverez au monastère de Notre-Dame d’Issova, dont il reste les murs gothiques de l’abbatiale érigée par les Francs au XIIIe siècle

A 68 Km au sud-est en passant par Andristéna (un seul hôtel, ou l’on n’hésitera pas à négocier le prix des chambres), le temple de Bassae mérite vraiment le détour, même s’il est abrité aujourd’hui par un étonnant chapiteau.

Le temple consacré à Apollon Epikourios, «le Secourable», par les habitants de Phigalie apparaît dans un cadre sauvage de montagnes à 1130 m d’altitude. Il appartenait à un ensemble religieux important qui comprenait sur une butte voisine deux temples dédiés à Artémis et Aphrodite.

C’est certainement l’un des plus beaux temples grecs, avec le Parthénon. Il présente une colonnade dorique à l’extérieur, et une ordonnance ionique à l’intérieur. Mais on trouve aussi un chapiteau corinthien, qui en serait le premier exemple connu.

Il fut construit vers 420 avant J-c, et du fait du terrain, il est orienté au nord (les temples ont habituellement leur façade principale à l’est). Autre particularité, bien que ce temple soit tout à fait classique, il présente un plan allonge (6 x 15 colonnes).

Son décor sculpté illustrait une Centauromachie et une Amazonomachie, mais la société anglaise des «Dilettanti» qui l’explora en 1811 emporta vingt-trois plaques de la frise, ainsi que les métopes; ces éléments sont aujourd’hui au British Museum à Londres.