Sur la route de Livadia ci Delphes, on ne manquera pas de faire un détour pour visiter l’un des plus beaux monasteres byzantins de Greee, connu aussi sous le nom de Saint-I,uc-en-Phocide. Il apparaÎt au bout de la route (12 km) dans un site reposant, devant un immense vallon planté d’oliviers et d’amandiers, dominé par le massif de l’Helikon. Un mur entoure le monastere, qui comprend des bâtiments conventuels (réfectoire et cellules) et deux églises bâties en appareil de pierre alternant avec des lits de brique, propres ci l’architecture grecque. Ouvert tous les jours de 8h ci 18h ou 19h.
Fondé par Luc le Stiriote (mort vers 946), l’ermitage devint après sa mort un lieu de pèlerinage. Aussi ses disciples construisirent-ils, au XX. s., un premier édifice dédié à sainte Barbe, renfermant le tombeau du saint. C’est aujourd’hui la crypte, à laquelle on accède en passant sur le côté droit de la grande église. Son décor de fresques remonte au XI. s. Longez les bâtiments pour voir le chevet des bâtiments.
L’église Sainte-Barbe est remplacée au XI. s. par les deux églises que « on voit aujourd’hui: l’une, la grande, consacrée à Hosios Loukas, et l’autre dédiée à la Vierge Théotokos, Mère de Dieu. Le monastère sera occupé aux XIIIe et XIV. s. par les cisterciens. Aux XVI. et XVIIe s. il est endommagé par des séismes; à la place des mosaiques abÎmées, on réalise alors des peintures murales. Aujourd’hui, quelques moines orthodoxes y résident.
L’église d’Uosios Loukas est édifiée sur un plan en croix grecque inscrite, avec une coupole centrale. Les murs et les voûtes étaient entièrement revêtus de mosaïques à fond d’or.Celles qui nous sont parvenues remontent à la fin du X et au début du XI s.
Dans le narthex, on voit sur le mur, en face un très beau Christ; à droite, la Descente aux limbes et la Résurrection, sur le mur du fond, l’Incrédulité de saint Thomas; à gauche, la Crucifixion, sur le mur du fond, le Lavement des pieds. Et sur la voûte et le mur d’entrée: des figures de saints et saintes. On reconnaîtra notamment au centre: la Vierge, saint Michel à gauche, et saint Gabriel à droite. Les personnages, aux gestes vifs, ont des expressions diversifiées. Les compositions étonnent par leur richesse, même s’il n’y a que très peu de personnages; les attitudes raides marquent la douleur; les coloris sont posés en grandes taches monochromes sur le fond d’or.
Dans la nef, on admire la décoration de marbres, de peintures et de mosaïques d’une grande beauté. De part et d’autre, elle est bordée de collatéraux, surmontés de tribunes ou les femmes se tenaient pendant l’office.
Au centre, la coupole est ornée d’une peinture figurant le Christ Pantocrator, entouré des archanges Raphael, Michel, Gabriel, et Uriel, des figures de la Vierge faisant face à celle de saint Jean Baptiste. Les prophètes figurent entre les fenêtres. Dans les quatre trompes d’angles, les mosaïques illustrent les images de grandes fêtes: l’Annonciation (détruite), la Nativire, la Présentation au Temple, et le Baptême du Christ. Les compositions sont centrées sur le fait essentiel de l’épisode représenté. Seule la Nativité fait exception: autour de la Vierge assise derrière le berceau, on voit le bain de l’Enfant, les Rois mages et les Bergers conduits par des anges.
Dans la coupole du chœur, au-dessus de l’autel, on voit la Pentecote: du trône de l’Etimasie figuré au sommet de la coupole et surmonté par la colombe du Saint-Esprit partent des rayons de lumière qui atteignent les têtes des disciples assis en cercle; les peuples évangélisés sont groupés dans les écoinçons. Ici, le style est sculptural et dur; les visages à peine modelés sont dessinés à larges traits foncés, les plis anguleux comme taillés dans le bois.
Dans l’abside, la Vierge avec l’Enfant est grandiose. Elle est précédée sur l’intrados de l’arc des archanges Michel et Gabriel.Dans la chapelle latérale, à droite, du chœur, il reste deux superbes compositions: Daniel dans la fosse aux lions, et les Trois Hébreux dans la fournaise.
On remarquera que les saints isolés ont parfois des têtes exagérément grandes par rapport au corps. Mais surtout, ils ont des visages graves, d’une grande intensité d’expression
L’église de la Theotokos jouxte celle d’Hosios Loukas. Belle architecture: elle présente un plan de croix inscrite dans un carré, précédé de deux vastes narthex surmontés de tribunes, et terminée par un chœur à trois absides. La coupole est soutenue par quatre colonnes de granit.